Les 7 Vents, un tiers-lieu du développement durable depuis plus de vingt ans ?
Un tiers-lieu, qu’est-ce que c’est ?
Ce concept a fait son apparition pour la première fois aux Etats-Unis en 1989. Il a été employé par le sociologue Ray Oldenburg, dans un ouvrage intitulé « The Great, Good Place », pour définir des lieux hybrides en ville. Il a ensuite été progressivement adopté en France (et plus largement dans la francophonie), entre 2010 et 2015, pour désigner des espaces de rencontres et de pratiques, comme les espaces de coworking et les fablabs, qui favorisent l’hybridation.
Vidéo d’explication du concept, proposée par la tournée des tiers-lieux issue de la convention citoyenne pour le climat :
De nombreuses définitions existent pour comprendre le concept d’un tiers-lieu, il n’y a pas de définition universelle.
L’idée est que ce soit un lieu pour se retrouver, créer, échanger, tisser du lien, et faire émerger de nouveaux projets.
Chaque tiers-lieu a ses propres caractéristiques. Les tiers-lieux peuvent être définis comme des “facilitateurs” ou “accélérateurs d’initiatives territoriales”. L’essence même d’un tiers-lieu est de rassembler différentes personnes autour d’activités diverses.
Un tiers-lieu peut se traduire sous différentes formes :
Fab-lab (laboratoire de fabrication)
Makerspace (atelier de fabrication numérique)
Centre social
Espace de coworking (espace de travail partagé)
Microfolie (musée numérique)
Campus connecté (lieux d’études à distance labellisés par l’État)
Fondements de ce tiers lieu du développement durable
Les statuts des 7 Vents donnent la possibilité à des organisations publiques et privées ainsi qu’à des particuliers de prendre part à la gouvernance de la SCIC. Depuis ses débuts, notre société est considérée comme un catalyseur de projet et facilitateur de dialogue territorial.
Cette mission intrinsèque a une façade externe : nos locaux ont toujours été des lieux ouverts au public et les projets que nous menons se développent via des coopérations.
Quoi de plus naturel dans ce contexte que d’assumer ce positionnement en affirmant notre identité de tiers-lieu.
Cheminements d’idées en projets
La volonté de “faire tiers-lieu” est donc présente depuis plusieurs années aux 7 Vents.
En 1998, l’association les 7 Vents du Cotentin est créée pour sensibiliser aux énergies et au développement durable. Des visites d’un des premiers sites photovoltaïques raccordé au réseau en France sont organisées à Courcy. Il s’agit de la toiture de la maison du fondateur de l’association Michel Frémont, qui en faisait d’ores et déjà un tiers-lieu.
En 2005, la SCIC est créée. Elle déménage des Unelles en s’écartant malgré elle de plus en plus du centre-ville.
En 2013, le projet européen Shadow est financé. Il vise à concevoir deux bâtiments démonstrateurs de part et d’autre de la mer de la Manche.
En 2014, le projet RENO 3.0 s’inscrit dans la continuité du projet côté français. Le but de celui-ci est la rénovation participative d’une maison transformée en bureaux, la création d’un espace de coworking et la coopération entre acteurs locaux.
Dans le même temps, les 7 Vents intègrent le réseau des tiers-lieux normand, alors en phase de prototypage.
Les premiers volontaires en service civique intègrent les 7 Vents avec 2 missions : accompagner l’émergence d’un tiers-lieu et animer la vie coopérative.
Un premier nom est imaginé pour le tiers-lieu : le BiDOule “un endroit où on FAIT des trucs bons pour les gens et la planète”
En 2015, la SCIC réalise un bilan lourdement déficitaire. La décision est prise de rembourser les fonds levés en crowdfunding et de mettre en sommeil le projet de tiers-lieu.
En 2019, la situation financière est stable, le projet est de nouveau envisagé :
Un réseau d’une quinzaine d’acteurs Coutançais se constitue, appelé “réseau solid’R”
Une réunion de concertation est organisée au Centre d’Accueil Diocésain, réunissant une trentaine de personnes et filmée grâce au soutien financier de la communauté de communes
Le dossier « fabrique de territoire » est déposé avec quelques heures de retard, le projet est reporté.
Début 2020, la SCIC ouvre un espace de coworking, qui fermera un mois après, à cause du confinement. L’enquête auprès d’acteurs du territoire continue, et est élargie à un plus grand nombre.
En 2021, le dossier “fabrique de territoire” est accepté :
La concertation avec les acteurs du territoire reprend, ainsi que le développement du projet.
L’espace de coworking réouvre ses portes.
Une étude d’opportunité est menée auprès d’acteurs du territoire.
Les 7 Vents sont officiellement labellisés “tiers-lieu” par la Région Normandie.
Le dispositif “fabrique de territoire”
En 2019, l’Etat lance un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sur 3 ans, pour labelliser des initiatives de tiers-lieu présentes sur le territoire français, afin de pouvoir identifier des lieux ressources. L’Etat met 45 millions d’euros pour 300 fabriques, c’est-à-dire 150 000€ sur 3 ans pour une Fabrique. L’objectif est d’obtenir un maillage représentatif qui couvre la plus grande partie du territoire.
Le but du dispositif est de :
Rendre les projets de tiers-lieux soutenables dans les territoires ;
Valoriser l’entrepreneuriat en favorisant la coopération ;
Mettre en réseau et outiller ces communautés professionnelles.
Une fabrique de territoire, c’est :
Un lieu « ressource » pour le réseau de tiers-lieux du territoire, porté vers la création d’activités, les coopérations entre acteurs, et le développement local.
C’est également un lieu pour incarner une nouvelle vision de l’apprentissage : apprendre par le « faire ensemble » (formation pour les filières du territoire, partenariats avec des acteurs du territoire, etc.)